80 ans du réseau Résistance du Musée de l'Homme
Événement

Hommage au réseau de Résistance du Musée de l'Homme

Cette année, le Musée de l'Homme rend hommage au réseau de résistance qui porte son nom, constitué dès le 14 juin 1940 par un groupe de chercheurs.

Le Musée de l'Homme s'associe à Benjamin Brillaud aka Nota Bene pour célébrer les 80 ans du réseau de la résistance.

Notre institution est fière de remémorer cette précieuse lutte contre le fascisme et de nous rappeler les idéaux actuels du Musée de l'Homme : la liberté de penser, l'accès aux savoirs et l'égalité des peuples.

Le Musée de l'Homme voit le jour le 20 juin 1938, dans un contexte obscur de montée en puissance des fascismes et des nationalismes. Des idéologies auxquelles n'adhère pas l'institution. En effet, à cette époque, le musée est considéré comme le plus moderne du monde. Il présente l’histoire de l’humanité depuis ses origines préhistoriques jusque dans la diversité de tous les peuples de la planète. Construit et pensé comme un Musée laboratoire, cet espace de recherches et de discussions revendique des valeurs d'union et combat toutes formes de racisme et d'ostracisme. 

Le réseau du Musée de l’Homme illustre l’engagement de scientifiques qui, au péril de leur vie, se sont élevés contre les idéologies fascistes et racistes.

Découvrir l'histoire du réseau 

L'acte de résistance de Paul Rivet

Le 14 juin 1940, jour de l’entrée des allemands dans Paris, le directeur du Musée de l’Homme placardait sur les portes de l’institution le poème de R. Kipling « Tu seras un homme, mon fils ». Le poème appelle à garder la tête haute et se battre.

Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
Ou perdre en un seul coup le gain de cent parties
Sans un geste et sans un soupir ;

Si tu peux être amant sans être fou d’amour,
Si tu peux être fort sans cesser d’être tendre,
Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour,
Pourtant lutter et te défendre ;

Si tu peux supporter d’entendre tes paroles
Travesties par des gueux pour exciter des sots,
Et d’entendre mentir sur toi leurs bouches folles
Sans mentir toi-même d’un mot ;

Si tu peux rester digne en étant populaire,
Si tu peux rester peuple en conseillant les rois,
Et si tu peux aimer tous tes amis en frère,
Sans qu’aucun d’eux soit tout pour toi ;

Si tu sais méditer, observer et connaître,
Sans jamais devenir sceptique ou destructeur,
Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître,
Penser sans n’être qu’un penseur ;

Si tu peux être dur sans jamais être en rage,
Si tu peux être brave et jamais imprudent,
Si tu sais être bon, si tu sais être sage,
Sans être moral ni pédant ;

Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite
Et recevoir ces deux menteurs d’un même front,
Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Quand tous les autres les perdront,

Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire
Seront à tous jamais tes esclaves soumis,
Et, ce qui vaut mieux que les Rois et la Gloire
Tu seras un homme, mon fils.

Traduction du poème If (1895) de Rudyard Kipling par André Maurois, tiré des Silences du Général Bramble (1918)