Manipulation d'une pipette et d'un flacon.
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Perturbateurs endocriniens : quels risques ?

L’ensemble du vivant en subit les méfaits : enquête sur les perturbateurs endocriniens avec Jean-Baptiste Fini, biologiste.

Qu’est-ce qu’un perturbateur endocrinien ?

Ce concept a été forgé en 1991 suite à la conférence de Wingspread. Il désigne des molécules ou un mélange de molécules exogènes qui perturbent le système hormonal d’un individu sain, entraînant des effets néfastes sur sa santé ou celle de ses descendants. 

Les perturbateurs endocriniens sont présents partout : dans notre alimentation, l’eau que nous buvons, l’air que nous respirons, dans nos meubles, nos contenants, nos textiles ou nos cosmétiques.

Quelles en sont les conséquences chez les humains ?

Malformations, baisse de la qualité du sperme chez l’homme, augmentation de l’épidémie d’obésité, de diabète de type 2, de troubles autistiques chez les enfants… Les perturbateurs endocriniens sont suspectés d’être à l’origine de nombreux maux ! Mais attention, car les conséquences ne sont pas toujours connues, et pas toujours immédiates...

Le principal suspect dans la prolifération de ces molécules, c’est l’environnement qui est empli de produits chimiques. Les humains ne sont donc pas les seuls à subir les conséquences de ces agressions chimiques : les perturbateurs endocriniens affectent l’ensemble du vivant !

Les autres animaux aussi affectés

Dans un épisode précédent du podcast « Pour que nature vive », Sabrina Krief, primatologue, nous révélait que les grands singes en Ouganda avaient subi des malformations faciales, notamment à cause de l’épandage de pesticides. 

C’est également le cas des alligators de Floride qui peuvent être confrontés à des problèmes de reproduction. Avec son équipe de recherche, Louis Guillette, professeur en zoologie à l’Université de Floride, a montré qu’il y avait une corrélation entre l’épandage de pesticide DDT près de certains lacs et les malformations génitales rencontrées par les alligators mâles vivant dans ces milieux. 

Cette substance a été interdite au milieu des années 1970. Pourtant, même après son interdiction, des traces du produit subsistent également chez l’Homme. C’est la raison pour laquelle il a été classé comme un « polluant organique persistant ». 

Pourquoi ces substances chimiques persistent-elles ? Quels moyens ont été mis en place pour lutter contre les perturbateurs endocriniens ? Quels gestes quotidiens pouvons-nous adopter pour les éloigner ?

Cette série de podcasts a été réalisée par le Muséum national d'Histoire naturelle et Création Collective en partenariat avec le Ministère de la Transition écologique et solidaire dans le cadre de son programme « Biodiversité. Tous vivants ! » et avec le Ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation.