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Une économie au service de la biodiversité est-elle possible ?

Comment concilier économie et protection de l’environnement ? Écoutons Catherine Aubertin, économiste de l’environnement.

L’évaluation du coût de l’inaction

Une étude scientifique publiée dans la revue Nature a estimé entre 2 000 et 10 000 milliards de dollars par an le coût des dommages liés au non-respect des accords de Paris, traité international dont l’objectif est de limiter le réchauffement climatique à un niveau inférieur à 2°C. 

À l’échelle nationale française, le coût de la pollution de l’air est estimé à 100 milliards d’euros. Des chiffres à en faire pâlir plus d’un !

Les bénéfices de la nature

Mais l’étude de la revue Nature évoque également les gains que nous pourrions tirer en respectant les accords de Paris et le rapport produit par l’économiste Robert Costanza a montré que ce qu’offre la nature est largement supérieur aux richesses produites par l’humanité. L’accumulation des richesses que nous produisons se fait d’ailleurs au détriment de la nature. 

Du reste, les économistes peuvent-ils évaluer le coût d’un préjudice écologique à l'échelle locale ? Existe-t-il des outils permettant de limiter la perte de biodiversité et d’encadrer son accès ?

Le protocole de Nagoya : éviter la biopiraterie et décoloniser la recherche

Tout d’abord, la biopiraterie, quésaco ? Il s’agit surtout d’une image qui figure un scientifique du Nord tirant avantage d’une ressource prélevée dans un pays du Sud au détriment de la population d’origine. C’est une nouvelle version du pillage des pays du Sud.

Mais le protocole de Nagoya, qui est attachée à la Convention sur la diversité biologique de 1992, encadre les accès aux ressources génétiques in situ. C’est une manière alternative de pratiquer la recherche sur le vivant.

Les autres outils existants

Cela dit, il existe d’autres outils, comme la loi pour « la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages ». Votée en 2016, elle impose une étude préalable à la construction de grosses infrastructures pour minimiser les impacts sur l’environnement. Le projet d’aménagement doit être déclaré d’utilité publique et soumis à la loi. Il existe également des modèles agricoles alternatifs comme l’agroécologie ou l’agroforesterie

Ces modèles peuvent-ils être porteurs d’une dynamique économique vertueuse ? Comment aller vers une économie favorisant la préservation de la nature ? Réponses avec Catherine Aubertin, économiste de l’environnement.

« Le rôle du système économique devrait être au service des lois de protection environnementale ».

Cette série de podcasts a été réalisée par le Muséum national d'Histoire naturelle et Création Collective en partenariat avec le Ministère de la Transition écologique et solidaire dans le cadre de son programme « Biodiversité. Tous vivants ! » et avec le Ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation.