Bloc prélevé sur une paroi
Ce fragment représentant une vache en noir et blanc, de profil et en mouvement, fut prélevé au XIXe siècle sur une paroi peinte à proximité du Lesotho.
La fresque, peinte dans un abri rocheux, donnait à voir une escarmouche entre deux groupes ethniques. Celui de droite, aux individus peints en noir, armés de sagaies et de boucliers ornés, en affronte un autre, peint en rouge-brun, plus petit, armé d’arcs et de flèches, qui s’interpose entre les premiers et un troupeau d’une quinzaine de bovins poussé vers la gauche par trois personnages du même rouge. Cette scène est généralement interprétée comme une illustration du passage, après une longue tradition de chasseurs-cueilleurs, à l’ère nouvelle des agropasteurs.
Domestiqués depuis le Néolithique comme animaux de trait, mais aussi pour leur lait, leur viande ainsi que leur peau, les bovins subirent, au fil des siècles, une évolution morphologique notable. Ainsi, sur cette paroi vraisemblablement peinte au XVIIIe ou au XIXe siècle, la variété des couleurs de robe ainsi que la taille des cornes et leur forme indiquent une domestication déjà ancienne.
Le révérend Christol, missionnaire français protestant installé au Lesotho à la fin du XIXe siècle, fit prélever divers fragments au marteau et au burin, hors de toutes considérations de conservation, mutilant irrémédiablement la paroi, dans le but d’en faire don à diverses institutions muséales.
Laurence Glémarec