Dans les coulisses de l'exposition « Préhistomania »
À partir du 17 novembre 2023, l’exposition « Préhistomania » vous embarque dans une merveilleuse aventure à la découverte des relevés d’art rupestre. En attendant, on lève le rideau sur l’envers du décor !
Du 17 novembre au 20 mai 2024, l’exposition « Préhistomania » vous en met plein la vue avec d’impressionnants relevés d’art rupestre. Ces peintures, réalisées dès le début du XXe siècle dans le cadre d’expéditions scientifiques, reproduisent des œuvres peintes ou gravées sur les parois des grottes ou des abris sous roche.
Au-delà d’être de véritables chefs-d’œuvre, les relevés sont aussi des documents précieux qui rendent accessibles les œuvres préhistoriques. L’exposition vous invite à découvrir comment ils étaient fabriqués et à revivre le choc esthétique des premières décennies du XXe siècle. Mais en attendant, on vous emmène en coulisses.
Sur le chantier de montage de l’exposition « Préhistomania »
Derrière les portes temporairement closes de l’exposition, nos équipes s’activent pour vous faire vivre la fabuleuse épopée des relevés : des œuvres hors norme dont certaines atteignent jusqu’à 15 mètres de long !
Pour mieux comprendre comment les relevés étaient fabriqués et plonger dans le quotidien des releveurs et des releveuses, les équipes installent les objets utilisés lors des expéditions et mettent en place des archives, des photographies…
Différentes pièces issues des fonds conservés au sein des bibliothèques ont été sélectionnées : relevés sur calques, dessins, photographies, épreuves puis publications. Chaque œuvre a été étudiée avec le plus grand soin pour déterminer les possibilités d'exposition et les conditions optimales de présentation.
Les œuvres sorties des réserves
À l’occasion de cette exposition, il a fallu restaurer des relevés qui ont été fragilisés par les usures du temps. C’est notamment le cas du relevé du « Grand Dieu » de Séfar.
Vous pourrez ainsi admirer des relevés fraîchement restaurés, sans parler des calques du préhistorien Henri Breuil qui sont présentés pour la première fois au public !
La restauration du relevé du « Grand Dieu » de Séfar
L'examen des calques
Les calques ont représenté un enjeu majeur. Pièces maîtresses des pratiques scientifiques de relevés pariétaux, ces documents sont d'une grande fragilité.
La fabrication du papier calque rejoint celle du papier, réalisée le plus souvent à partir de pâtes chimiques qui se généralisent dans le deuxième quart du XXe siècle. Mais pour obtenir la transparence attendue, il faut intensifier le broyage des fibres et les étapes de blanchiment chimique.
Dès lors, le papier est bien plus sensible à son environnement et les risques de dégradation beaucoup plus importants. La conservation des calques requiert donc une vigilance forte sur tous les facteurs de détérioration, lumière et conditions climatiques en premier lieu.
Des analyses de sensibilité à la lumière ont été réalisées en avril 2023 avec Aurélie Tournié, ingénieure au Centre de Recherche sur la Conservation, au moyen d'un micro-décolorimètre (MFT MicroFading Tester). Elles ont permis de confirmer l'extrême sensibilité des calques d'Henri Breuil, mais aussi les couleurs des crayons utilisés sur ces dessins. En fonction des résultats, certains calques trop fragiles ont été écartés de la sélection au profit de ceux qui avaient le mieux réagi aux analyses.
La restauration des œuvres et des objets
Avant toute exposition, les documents sont préparés à l'atelier de restauration. Là encore, les calques bénéficient d'un traitement particulier : après un dépoussiérage au pinceau fin, le papier calque est installé sur une surface plane en veillant à le maintenir sur toute son étendue de manière homogène et équilibrée. Pour combler les déchirures qui menacent l'intégrité du document, les restauratrices utilisent du papier japon (5gr). La remise à plat se fait sous poids légers ou mise sous gore-tex. Enfin chaque calque est conditionné individuellement dans une pochette transparente de film polyester.
La malle d'Henri Lhote, conservée dans les réserves objets de la bibliothèque est, elle aussi, passée entre les mains des restauratrices de l'atelier ; tout comme le portrait d'Henri Breuil, dont le cadre a été renforcé par un restaurateur.
Toutes ces collections sont aujourd'hui en bonne place au sein de l'exposition pour illustrer le travail des scientifiques !
Actualité rédigé en novembre 2023. Remerciements à Amandine Postec, cheffe du service Conservation, Restauration, Numérisation au sein de la direction des bibliothèques et de la documentation, Direction des Collections, Muséum national d'Histoire naturelle, pour sa contribution.