Le dragon à l’honneur dans la bibliothèque du Musée de l’Homme

À l’occasion du Nouvel An lunaire placé sous le ligne du dragon, la bibliothèque Yvonne Oddon du Musée de l’Homme vous propose de découvrir une sélection de sérigraphies et gravures sur bois provenant de Chine et de Taïwan, mais aussi des objets (instrument, bijoux, décoration…) qui illustrent à merveille l’iconographie traditionnelle associée à cette créature légendaire.

Le dragon : une figure mythique hybride

Si dans certaines œuvres fantastiques, le dragon peut être pourvu de deux grandes ailes qui rappellent celles des chauves-souris, dans la culture chinoise, il peut avoir un physique encore plus disparate ! 

Il prend ainsi l’allure d’une créature hybride avec une tête de chameau dotée de cornes de cerf, d’yeux de lapin, d’oreilles de buffle, d’un nez de serpent orné de moustaches et d’une barbe de bouc. Son corps est recouvert d’écailles de carpe et ses griffes d’aigles viennent parfaire ses pattes de tigre.

Toutefois, cette description peut varier suivant les sources, de même que l’interprétation iconographique du dragon qui change selon les contextes où on le rencontre.

Par exemple, dans l’imagerie impériale ancienne, il représente l’empereur. Dans la mythologie, il est associé au monde aquatique : roi des eaux, il peut faire tomber la pluie ou faire jaillir les sources.

Impressionnant, voire même parfois effrayant, le dragon est le plus puissant signe du zodiaque chinois. Il symbolise la force, le pouvoir et l’énergie. Forte incarnation de la vitalité, on le retrouve dans les mythologies chinoises les plus anciennes, dans la littérature érudite ou populaire, l’architecture religieuse ou impériale et la décoration en général. C’est d’ailleurs l’animal le plus représenté dans les motifs décoratifs chinois.

Les images imprimées que vous pourrez admirer dans la bibliothèque Yvonne Oddon sont à la fois décoratives et éducatives. Elles se retrouvent dans les maisons des particuliers et sont renouvelées chaque année, comme toutes les images sacrées associées au Nouvel An lunaire. 

Sans doute datées des années 1980, ces estampes anonymes témoignent de l’appropriation populaire de la culture classique ancienne, mouvement qui perdure aujourd’hui encore à travers des adaptations audiovisuelles à destination de la jeunesse.

La bibliothèque Yvonne Oddon conserve un fonds de plus de 500 imprimés de ce type. Elle les doit notamment au chercheur sinologue Christophe Comentale, à Françoise Dautresme, héritière du collectionneur François Dautresme, et au Centre culturel de Taïwan à Paris.

Découvrez l’accrochage d’estampes dans la salle de lecture de la bibliothèque Yvonne Oddon jusqu’au 5 avril 2024 !