Le Jardin des délices (détail) de Jérôme Bosch, 1503-1510
Édition

Natures en Sociétés

Le Muséum lance une nouvelle collection au sein des publications scientifiques sur le thème des « Natures en Sociétés ».

Cette collection en sciences humaines et sociales s’intéresse aux relations entre les sociétés, contemporaines ou passées, et leurs natures. Elle promeut des recherches originales : monographies, ouvrages de synthèses ou essais critiques, en langue anglaise ou française. Les travaux publiés offriront une perspective réflexive, intra ou interdisciplinaire, sur les dynamiques du monde vivant et les pratiques et perceptions de l’environnement.

Suivez le lancement en direct :
Nous vous donnons rendez-vous sur la plateforme de diffusion en direct Microsoft Teams le jeudi 26 novembre à 17h pour suivre le lancement de la collection. Vous pourrez poser vos questions aux auteurs et discutants.

La captation de la rencontre sera ensuite disponible sur les chaînes YouTube du Muséum national d'Histoire naturelle et du Musée de l'Homme

Lien du direct 

Les premiers ouvrages

La langue des bois : l’appropriation de la nature entre remords et mauvaise foi

Les Ostiaks, chasseurs d’ours sibériens, traitaient la dépouille de leurs proies avec la plus grande considération. Cela ne les empêchait pas de projeter sur ces proies une agressivité tout aussi sincère. Contradictions de l’homme primitif ? Témoignages d’une époque révolue ? Peut-être pas. Masquée par des nouvelles rhétoriques, protégée par des nouvelles ritualités, cette ambivalence semble orienter encore aujourd’hui nos rapports aux « non humains ». On en trouve des traces dans les espaces naturels, où le spectacle de la prédation, différemment commenté, excite chasseurs et non-chasseurs. Elle hante les ateliers des artistes et les salles des musées, où la mort de l’animal est à la fois pleurée et célébrée. Elle visite nos jardins et nos maisons sans épargner le monde végétal, des plantes d’intérieur aux sapin de Noël. En toile de fond, la « Comédie de l’innocence » dispositif psychologique et social permettant, par l’adoption d’un comportement stéréotypé, de sévir d’un côté et de se déculpabiliser de l’autre.

Dalla Bernardina Sergio 2020 — La langue des bois : l’appropriation de la nature entre remords et mauvaise foi. Paris : Muséum national d’Histoire naturelle, 280 p., 32 euros (Natures en Sociétés ; 1).

Têtes d'animaux

Têtes d'animaux

© Musée de la chasse et de la nature

Living and working with giants: a multispecies ethnography of the Khamti and elephants in Northeast India

S’appuyant sur une recherche de terrain approfondie dans le nord-est de l'Inde, au sein de la population Khamti, cet ouvrage propose une ethnographie multi-espèces des relations de travail hommes-éléphants qui s’y déploient encore. L’auteur analyse non seulement l’action humaine mais également l'implication animale dans la mise en place et le maintien de ces relations de travail. Grâce aux descriptions riches et vivantes de Nicolas Lainé, le lecteur est en mesure de suivre et de comprendre l’ensemble du processus, de la capture d'un jeune éléphant de forêt à sa transformation en éléphant de village, comme une dynamique d'engagements réciproques. Les capacités cognitives et corporelles à la fois des humains et des éléphants sont prises en considération, ainsi que leurs influences mutuelles et les représentations qui découlent des contextes de communication et de collaboration manifestes entre les espèces. Cette approche multidisciplinaire permet alors de penser l'unité de travail homme-animal en termes d'interaction collaborative, voire d'engagement intersubjectif — ouvrant la voie à des réflexions sur les modalités mutuellement bénéfiques de l'existence des humains et des autres animaux dans un environnement partagé.

Lainé Nicolas 2020 — Living and working with giants: a multispecies ethnography of the Khamti and elephants in Northeast India. Paris : Muséum national d’Histoire naturelle, c. 272 p., 30 euros (Natures en Sociétés ; 2).

Natures en Sociétés - Travail hommes-éléphants

Natures en Sociétés - Travail hommes-éléphants

© N. Lainé

Not just a Corridor. Human occupation of the Nile Valley and neighbouring regions between 75,000 and 15,000 years ago

Le Pléistocène récent (~75000-15000 ans) est une période clé pour la préhistoire de la Vallée du Nil. Au gré des changements climatiques de cette période, les populations humaines ont dû s’adapter à un Nil changeant. En particulier les changements environnementaux majeurs aux sources du Nil, tel que l’assèchement de certains lacs est africains, ont eu de profondes conséquences, bien qu’encore débattues, sur l’environnement de la Vallée du Nil à cette période, et son rôle de refuge écologique pour les populations humaines. En outre, bien que la Vallée du Nil constitue l’une des routes possibles de migrations hors d’Afrique ainsi que de retour en Afrique, les différences dans les méthodes employées et les usages terminologiques empêchent toute comparaison systématique entre la Vallée du Nil d’une part et les régions voisines d’autre part.

Cette monographie réunit des contributions proposant des synthèses actualisées et de nouvelles données sur l’enregistrement archéologique, paléoenvironnemental, paléoanthropologique et géologique de l’Afrique du Nord-Est et des régions voisines (Afrique du Nord, Afrique orientale et le Levant) entre 75 000 et 15 000 ans. À travers une approche pluridisciplinaire, cette monographie permet d’explorer des questions d’actualité, telles que la capacité d’adaptation des Hommes modernes, en particulier aux changements climatiques, ainsi que les interactions et dispersions humaines dans le passé.

Leplongeon Alice, Goder-Goldberger Mae & Pleurdeau David (eds) 2020 — Not just a Corridor. Human occupation of the Nile Valley and neighbouring regions between 75,000 and 15,000 years ago. Paris : Muséum national d’Histoire naturelle, 364 p., 37 euros (Natures en Sociétés ; 3).

Désert proche de la Vallée du Nil

Désert proche de la Vallée du Nil

© A. Leplongeon

Le Département "Homme et Environnement"

Le département de recherche « Homme et environnement » couvre l’ensemble du champ des sciences humaines et sociales du Muséum. Ses thématiques concernent la diversité biologique et son rôle dans les écosystèmes actuels ou passés, l’évolution de l’Homme, la construction des savoirs naturalistes et les politiques de gestion de l’environnement.

Découvrir les UMR du département :

  • Archéozoologie, archéobotanique : sociétés, pratiques et environnements (AASPE)
    À l’interface entre Sciences de l’Homme et de la Vie, cette unité s’attache à l’histoire tardiglaciaire et holocène des interactions naturelles et culturelles entre les sociétés humaines et peuplements animaux et végétaux, notamment à partir des restes issus des fouilles archéologiques.
  • Centre Alexandre Koyré (CAK)
    Les travaux du CAK s’inscrivent dans une perspective d’histoire sociale et culturelle des sciences, des savoirs et des techniques, en dialogue avec des approches philosophiques et sociologiques.
  • Centre d'écologie et des sciences de la conservation (CESCO)
    Le CESCO s’intéresse à la conservation de la biodiversité, en mobilisant des approches d’écologie et d’évolution ainsi que des interfaces avec les sciences sociales (sciences politiques, sciences de gestion et psychologie).
  • Éco-anthropologie (EA)
    Cette unité étudie comment les humains – et leurs plus proches cousins les primates – perçoivent et agissent sur leur environnement et façonnent des cultures, et comment les environnements et les cultures façonnent la biologie de l’Homme.
  • Histoire naturelle de l’homme préhistorique (HNHP)
    Les recherches de l’HNHP sont tournées vers l’étude de l’évolution biologique et comportementale des hominines sur le temps long, en replaçant celles-ci dans leur contexte chronologique, environnemental et climatique sur différentes zones géographiques.
  • Patrimoines locaux, environnement et globalisation (PALOC)
    PALOC s'intéresse aux processus de patrimonialisation et à la gouvernance qui leur est associée, en privilégiant les logiques des acteurs locaux, en résonance avec les instances nationales ou internationales.

Pour en savoir plus sur la recherche au Musée de l'Homme