Momies
Du 19 novembre 2025 au 25 mai 2026
Momies
Du 19 novembre 2025 au 25 mai 2026
Par leur simple évocation, les « momies » ravivent tout un imaginaire qui ramène à l’Égypte antique. Pourtant, la momification dépasse largement ce cadre spatio-temporel. Cette nouvelle exposition propose d’explorer l’histoire de quelques individus momifiés, de découvrir l’importance et la diversité de cette pratique à travers le monde, et d’interroger ses processus de patrimonialisation.
Intrigantes, fascinantes, parfois terrifiantes, les « momies » inspirent un grand nombre d’œuvres et de récits. On les retrouve dans les films, séries, livres et bandes dessinées, où elles sont enfouies dans des tombeaux, dissimulées dans des sarcophages dorés, le corps couvert de bandelettes usées. Cette popularité a participé à forger un archétype de « la momie » qui les fige dans l’espace et dans le temps car, le plus souvent, ces images qui nous viennent à l’esprit renvoient à l’Égypte antique.
Pourtant, la momification est une pratique qui remonte à plus loin ! Les plus anciens corps momifiés connus à ce jour datent de 9 000 ans et appartiennent à la culture des Chinchorros. Découverts sur un territoire situé entre le Pérou et le Chili actuels, ils sont une preuve que cette pratique existe à différents endroits de la planète.
En témoignent également l’enfant momifié retrouvé en 1756 aux Martres-d'Artières, en plein cœur de la campagne auvergnate ; la jeune reine de culture guanche provenant des îles Canaries ou encore la « momie Chachapoya » des Andes péruviennes qui a été exposée au musée d’Ethnographie du Trocadéro dès 1878 et a inspiré le peintre Edvard Munch pour son célèbre tableau intitulé Le Cri.
Depuis les temps anciens, la momification perdure et ce jusqu’à aujourd’hui, où elle est encore pratiquée dans de nombreuses sociétés.
L'exposition
L’exposition vous propose d’aller à la rencontre de personnes qui ont été intentionnellement momifiées, que ce soit en Amérique du sud, en Égypte, en France ou ailleurs, car si la momification naturelle existe, la majorité des personnes retrouvées momifiées l’ont décidé. Elle interroge aussi la place que ces individus occupent au sein de leur société, avant et après leur momification.
Alors que le corps est naturellement voué à disparaître, l’exposition vous invite à explorer les raisons qui ont poussé tant de cultures à opter pour l’une des pratiques les plus poussées en termes de préservation du corps.
Présentés allongés, assis ou accroupis, le corps dénudé, habillé ou couvert de bandelettes, ces témoins du passé, dont l’apparence s’éloigne des clichés habituels, nous transmettent des indices sur la manière dont leur corps a été transformé pour pouvoir traverser les âges.
Ce processus très codifié fait appel à des spécialistes du funéraire et s’accompagne d’un certain nombre de rites. À travers quelques objets emblématiques, notamment du mobilier funéraire, des illustrations et des dispositifs pédagogiques, l’exposition vous fait découvrir une grande variété de techniques et rites de momification.
À travers des archives inédites, l’exposition revient sur l’essor de l’archéologie et la création des musées dans son sillage. En effet, au XIXe siècle, l’archéologie est en vogue mais les fouilles, menées avec frénésie par les puissances coloniales. Ainsi, de nombreux corps momifiés intègrent les collections des musées occidentaux et attisent la curiosité du public, en particulier lors d’événements populaires et médiatisés.
Aujourd’hui, la démarche a évolué : les musées mènent des enquêtes de provenance et s’interrogent sur la trajectoire de ces défunts. Cette exposition est l’occasion de montrer les réflexions éthiques qui sont menées, notamment au Muséum, autour des enjeux de conservation et de présentation.
Enfin, l’étude scientifique des défunts momifiés fournit des réponses inédites sur les vies passées. Qui étaient-ils ? Quel était leur mode de vie ? À quoi pouvaient-ils bien ressembler ? Quel était leur condition physique avant de mourir ? Avaient-ils contracté une maladie ? Quel était leur rapport à la mort ? Autant de questions qui traversent la recherche. Découvrez comment, aujourd’hui, les scientifiques étudient et reconstituent la vie de ces défunts momifiés.
Simulacre d'un enfant momifié dans son cercueil, provenant d'Aksum (Éthiopie)
© MNHN - J.-C. DomenechCommissariat