Pied fossile

Homme de la Ferrassie 2

Homo neanderthalensis

Le squelette de La Ferrassie 2 fut découvert en 1910, lors des fouilles menées par Denis Peyrony et Louis Capitan dans le « grand abri » de La Ferrassie, à la suite de la mise au jour de La Ferrassie 1, dont il est du même âge.

Les os du pied droit, protégés dans une gangue de sédiments très indurée, étaient parfaitement conservés, 22 des 26 os étaient présents, seules les phalanges distales manquaient. Cet excellent état de préservation traduit un ensevelissement rapide, qui confirme le rite funéraire (sépulture) pour l’individu de La Ferrassie 2.

Dans le but de préserver le fossile, et d’avoir accès à la structure externe comme interne des os, l’ensemble du pied a été scanné, ce qui a permis d’isoler virtuellement chacun des 22 os qui ont pu être étudiés séparément.
Les résultats montrent que l’hallux (gros orteil), très robuste, était bien parallèle aux autres orteils. Ils mettent aussi en évidence des différences avec l’homme moderne. Le pied de La Ferrassie 2 était large et sa voûte plantaire longitudinale plus faiblement courbée. Ces caractères confirment les observations faites sur les autres ossements de Néandertaliens.

Ces différences d’architecture pouvaient-elles avoir des conséquences sur sa locomotion ? sur son endurance à la course ? Les données archéologiques ne vont pas dans ce sens : les assemblages de grands mammifères qu’ils ont chassés montrent qu’ils étaient très performants !

Dominique Grimaud-Hervé