Vénus africaine
La Nubienne
À la demande du directeur du Muséum André Constant Duméril, le ministère de l’Intérieur commanda à Charles Cordier le bronze du modèle en plâtre présenté au Salon de 1848 de cette Vénus africaine et celui de son pendant Saïd Abdallah, de la tribu Mayac, royaume de Darfour.
Le buste de Saïd Abdallah constitue une œuvre majeure de la galerie permanente du musée de l’Homme, dont la collection des bustes ethnographiques conserve aussi un moulage sur le vivant.
Le sculpteur rencontra Seïd Enkess, ancien esclave affranchi, devenu modèle professionnel dans l’atelier de son maître François Rude. Il en réalisa un portrait de toute beauté, ainsi que de la Nubienne, une femme noire, représentée à mi-corps, tête nue, tournée vers l’épaule droite, vêtue d’une draperie et parée d’un collier de perles et de boucles d’oreilles.
Exposé à l’Exposition internationale de Londres en 1852, le couple en bronze connut un vif succès, attirant même l’attention de la reine Victoria, qui passa commande d’un exemplaire pour son époux. Les deux bustes en ronde bosse rejoignirent les collections du Muséum en 1851 et 1852 pour être exposés dans les galeries d’Anthropologie du Jardin des Plantes.
Au fil des années et de ses missions ethnographiques, le sculpteur contribua largement à illustrer les différents types humains, et à livrer pour la galerie du Muséum 15 bustes dont quatre en marbre.
Véronique Van de Ponseele